Je te regarde d’en
haut.
Agenouillé.
Tu flaires mes entrailles depuis le bout cisaillant d’aise de mes escarpins
noirs.
Je lève mes jambes et je dessine dans
l’air des bulles. Des bulles de bas, des bulles de soie, des bulles de femellitude en chasse.
Des bulles des désirs à se fendre l’âme
profonde.
Des bulles si légères que tu n’en reviens
pas.
Des bulles qui frémissent et font couler les perles de ta sueur
le long de tes tempes.
Je suis une féline qui bave sur ta reddition. Ta reddition qui n’en est qu’au soupçon
d’elle-même.
A mon insu consciente, mon pied droit se tend. Nerveux.
Le sang gicle là-dessous et la cheville est prête à rompre. Je glisse sur tes lèvres la pointe aiguisée de mon caprice.
« Ne bouge pas. Je ne veux pas te sentir sourciller sous mes provocations. Je serai
sans pitié. Sans limites. Je t’enculerai s’il le faut avec mon talon droit. Alors ne bouge pas. »
Je dessine tes joues et je raye en
souriant les cernes de tes attentes.
Tu bandes.
Je sais que tu bandes et je m’en moque éperdument.
Je caresse de mes bas tes cheveux
épars.
Je griffe ta nuque et je voudrais te voir saigner de
désirs.
Ma chaussure à voix haute va chercher ta main pour épouser les
douceurs de ton adoration.
Ta main fébrile tremble sur l’échine de mon pied.
Tu oses à peine. J’aime.
Mon pied est un animal sauvage, tu rêves pauvre hère de l’apprivoiser. Apprivoise-t-on
un chacal ?
Je chasse ta main brutalement. Je veux piétiner le bas de ton
ventre.
Ecraser de mes angles aigûs ce que tu as de plus dur mais aussi
de plus malléable dans ta virilité illusoire.
Perverse.
Le talon glisse et ma chaussure se met à parler sur la cambrure nouvelle
née.
C’est un grand rire aux éclats entre chair et
cuirs.
Je dégraffe le haut de mes bas coutures, et tout en clouant ton
regard au sol, je fais crisser lentement le tissu sur ma peau lumière.
Mon pied s’anime, joie soudaine. L’air me frôle entre les orteils. Les gamins libérés jouent, petites pattes d’araignée, et de gaité fabriquent une musique déliée sur ton visage et tes
paupières.
Pom pom pom.
Je reprends mon dessin d’âme du bout de mes ongles
rouges.
Le plus gros est adroit, c’est le mâle et il marque son
territoire. Il décide de tracer les traits de ta bouche, il veut écraser tes lèvres.
Il glisse dans ta bouche, forniqueur gros orteil.
« Suce moi. Suce ma jolie bite ongulée
qui sens le vernis, la poudre et les femmes perfides. Suce moi bien et gémis pour me dire ton plaisir. J’aime. Suce moi bien. ».
Ta langue s’active sur le bout, le
dernier bout très agité de mon corps. Au sommet de toi, il y a ma chatte qui s’alanguit de tes baisers fétichistes. Tu sens que je mouille, cela me vient de ce bout là, très loin, ça irrigue mes
mollets puis mes cuisses, et les bulles font des ronds entre mes lèvres épilées, nues.
« Lèche moi entre les orteils. Parcours
mon labyrinthe galant et attarde toi dès que mon souffle devient clair. Applique toi. Longtemps. Lèche doucement et suce chaque orteil comme s’il était un nouveau dieu r-éveillé par ton
adoration. Lèche, suce, encore. ».
Mon pied est une grande et belle bite de femme. A cet instant il aimerait folâtrer
dans ton cul, te percer, te défoncer. Ou te branler méchamment les couilles. Mais ta ferveur est telle que ta langue le corrompt. Il se laisse faire.
Tu le prends presqu’entier dans ta
bouche. Je te vois t’écarteler à vouloir l’avaler. Tu le dorlottes et t’étrangles pour mieux le dévorer.
Je me branle. Je coule sur mes doigts d’en haut comme tu coules sur mes doigts rouges, d’en bas.
« Continue. J’aime. Demain tu branleras
mes cuissardes. ».
Perverse.
Lady Lorin, c'est un kaleidoscope de bouts de moi.
C'est un peu mon oeuvre, aussi.
Spermatozoidée par mes amours et ovulée de mes aventures.
Je la dorlotte, je la lisse. Je la malaxe ou je l'écrase puis je l'étire pour lui donner d'autres formes.
Je la grandis.
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