Chasse à la levrette

Mercredi à 15:12, j'ai envoyé mes photos.
"Voici une photo qui fait suite au visage sur yahoo en date du printemps, une autre pour le fun pendant un rallye à Belleville cet été, une dernière pour le théâtre. Dans "Drôle de Drame", j'y suis Margarett. A+" Signée : Lud




Mercredi à 15:20, Arthur a pris une douche de quelques centimètres.
"Arthur vient de prendre une claque, Arthur allait se mater la fin d’un film commencé hier soir (encore un Lynch, l’avant dernier «A straight story ». Je suis plongé dans ce bouquin d'interviews et je me dis que l’aller-retour livre / films ne peut pas faire de mal).
Mais Arthur reprend son clavier et passe du froid à l'humide puis au très chaud, toujours humide.


Deux raisons.
D'abord ces trois photos. Elles sont floues, mais tu es géniale. Prépares toi à te baisser pour m’embrasser si tu gardes ces talons qui font dans les dix bons centimètres. Deux, le prénom ou plutôt le pseudo, je lis Lud depuis le début, et là je pense ludique, je me penche et je prends le dictionnaire : ludique, relatif au jeu, conçu POUR le jeu. Les nuages sont de sortie, et d’un coup j’ai le cœur gros que tout cela s’arrête, que tout cela finisse dès ce soir. Quitte ou double, n’est ce pas ?"
Signé : Arthur.




Jeudi à 11:54
Rencontre avec Arthur, entre le bonheur et le boulevard de Clichy.

"Aléas de la première heure de rendez-vous, perte de fil justement, je me souviens des minutes horriblement agaçantes, à 18h moins quelques palpitations, au Lush bar. Je t'ai attendu, puis je me suis réfugiée fissa dans le premier web café à quelques dizaines de mètre de là… j'y apprends que tu n'arriveras qu'à 19h car tu aides Béatrice à faire ses cartons. Spray d'oxygène sur mes minutes en version longue. Sur ce coup là, je l'aurais embrassée la Béatrice, sa bouche, son cou, ses oreilles. Même ses seins. D'ailleurs, ils sont comment les seins de Béatrice ?
Je m'égare.

 

 

 

A 19h. Retour au Lush bar. Qui dit Lush, dit luxuriant. Dit luxure aussi.
J'entre et je te vois, joli garçon, joli minois, joli sourire - thanks god - installé sur la grosse table en bois dans l'angle, dans la British pénombre.


Puis tes cadeaux. In the mood for love et le Bonheur de Desnos, dédicacé. Pas l'habitude de premières rencontres où l'on se fait des petites surprises comme entre vieux potes.

D'un coup je suis une gamine rassurée, contente, gâtée, contente et rassurée. Je n'avais pas réalisé que je peux aussi facilement retomber dans l'enfance de mes joies lutines.


Je me souviens de toi te rapprochant et t’éloignant, je me souviens si bien de ton regard à ce moment là. Je ne sais pas si je décryptais avec discernement, j’y voyais du désir, du désir, du désir. Ou bien j’avais envie de voir autant de désir. Je me souviens aussi de ma jupe, avec du rose et des traits gris, et ses fentes sur les cotés. De très grosses fentes, quand je susurre à mes jambes de se croiser de coté. Et puis mes couettes aussi, montées sur élastique rose. Je devais sentir que j'allais jouer à la gamine.

Toi parlant beaucoup : de toi, du livre à faire, du passé, de tes interrogations prêtes à déborder, de la "transparence". Ce mot là est écrit. Je me souviens aussi des vérités qui opacifient et brouillent la transparence.

Puis le vin australien qui dilue les vérités et rend tout transparent. Tes désirs et ma jupe. Le vin et le temps qui s’efface derrière le présent archi-présent, tes mains qui glissent assez vite vers mes cuisses. Ce présent serait forcément suivi, aspiré, remplacé, par un futur proche. Et puis un autre futur, moins proche.

Futur antérieur. Echappée sans voie vers Pigalle, juste pour le temps de s’échapper.
Peeps shows, les girls qui retapent les bon gros touristes allemands ou les petits jeunes qui veulent s'en payer une paire. Le musée de l'érotisme, les gros bouddhas tendres, les sex shops. Ah oui, ce sex shop...
Echappée remise dans le bon sens, dès Pigalle. Deux points ouvrez les guillemets : et si on revenait vers la rue des Dames ?



L'appartement, le balcon, prendre le temps, rester soi, faire une pizza, mais le balcon. Je ne m'étais pas encore aventurée à regarder mes voisins bien dans les fenêtres avec des mains sur mes fesses qui me cherchent et me trouvent. Une pincée d'impudeur pour la dame, ça aromatise. Prendre le temps, oui. Mais le temps nous rattrape, dès la chambre, et je vois déjà le ciel et les étoiles derrière ton épaule.

Le temps ne se prend pas. Il s’impose.

Les caresses, ta bouche, ma chatte, la mienne s’appelle aussi Minette, mais elle ne me quitte jamais. Je te raconterai plus tard quel animal elle est parfois, et quel tempérament lunatique elle a aussi, un peu comme ces chattes tricolores.

Les caresses et l'amour, le velux à l’envers et les reflets.
L’amour, le préservatif, tu t’enfonces, et j’en avais très envie. Mon dieu, c’est bon.

Je ne sais plus, après, avant, dans ma bouche, et puis la tienne, tes doigts, ta langue. Je ne sais plus très bien, ou bien flashent des fragments d’images – dans le désordre. Chronos a foutu le souk dans le sablier, le puzzle est jeté en l’air, et je retrouve des pièces sans mode d’emploi.

 

Détente. Bougies et pizza. Tes aventures. Et le rosé de Budapest, le rosé ramené par l'ex – désacralisé. On remet ça sur la moquette. En riant, tu te demandes à voix haute depuis combien d'années je ne pas baisé pour en avoir envie comme ça (!)

Et puis, te ramener parce qu’il est tard, parce que - légende contemporaine - d’ordinaire on ne reste pas dormir, chacun retrouve gentiment sa grotte après les ébats, parce que cela fait «couple». Je me sens décalée, et je n’ai pas du tout envie de te ramener où que ce soit.

Voulais te garder, te sentir, te sentir.

Je crois que le besoin de sommeil m’a déjà volé des tas d’instants. Je me souviens de Bobin, que tout le mondé est occupé, à chaque instant, et par une seule chose à la fois.

Puis je me souviens de ta queue au matin. Du réveil et de ta queue très vite dans ma bouche. Du thé et des cafés. Puis du canapé. Habillée tout bien, formatée pour bosser et prise, à cause d’un string effronté, avec Europe 2 en live qui nous annonce l’ouverture de la chasse à la levrette, justement. Fous rires.

De la douche, de ta douce proposition de me frotter le dos, de l’eau. Mais il faudrait prendre le temps. Et le temps s’impose.

Du départ, de Rome, l’Italie au bord du métropolitain, l’Europe baignée de saveurs des Batignolles.

Depuis cela, j’ai envie de lire ce fameux Bonheur.

Je t’embrasse, tu te reposes sûrement, Minette est apaisée, elle a retrouvé tes caresses et ta voix".


                                  
Signée : Lud

 

 

Qui c'est Lady Lorin ?

Lady Lorin, c'est un kaleidoscope de bouts de moi.
C'est un peu mon oeuvre, aussi.
Spermatozoidée par mes amours et ovulée de mes aventures.

Je la dorlotte, je la lisse. Je la malaxe ou je l'écrase puis je l'étire pour lui donner d'autres formes.
Je la grandis.

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lorinaparis@yahoo.fr

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