Heart'strip

Elle s’appelle Charlotte. Charlotte est brune, une grande nana. Elle aime plaire et elle pratique l’escorting depuis quelques temps. Ce n'est pas anodin de faire la pute. C’est un truc qui se construit avec du temps, de l’audace, et des motivations ... pas toujours limpides. Entre fantasme à assouvir, besoin de chasser le mâle, envie de se dépasser ou tribulation aventurière des rencontres monnayées, allez vous y retrouver. Charlotte est sûre d’elle (en apparence). Elle vous expliquera ça très bien. Avec de bonnes raisons. Des moins bonnes aussi.
C’est un peu comme si je vous demandais, là maintenant, pourquoi vous tenez à vivre... pourquoi vous vivez à Paris… ou encore pourquoi vous trompez votre femme. Hein, pourquoi ? Sûr d'être honnête et clair dans la réponse ?

Lui, c’est Alex. Alex vient d’avoir 33 ans. Il est très brun. De très jolis cheveux noirs et des yeux que Charlotte voyait noirs alors qu’ils sont marrons. Des lèvres toute fines et un sourire qu’il n’aime pas. Alex n’est pas très grand mais assez pour qu’elle voit encore ses yeux de sniper depuis le dessous de sa casquette, même lorsqu’elle est perchée sur ses talons de 10 cm. Une taille de minet fringant, le look réfléchi et urbain, black codé.

Charlotte a rencontré Alex un soir de merchandising. C’était à Paris. C’aurait pu être anodin, comme d’autres soirs de pute. Mais ça c’est passé étrangement bien. Il l’embrassait trop bien peut-être. Ou trop tendrement. Il l’a léchée trop amoureusement aussi, ou bien c’est elle qui a interprété. Vraiment, il était touchant, mignon et pas sûr de lui, comme le sont ces séducteurs qui ne se soupçonnent pas.


Elle portait une guêpière blanche et des bas de couleur chair. Une petite jupe noire et un chemisier, classique. Il paraît qu’elle est entrée dans son intimité profonde lorsqu’elle a décidé de lui caresser les cuisses dans le bar. Pincement d’exhib pour garçon à l’habitude discrète.

Après, l’hôtel. Et je te suce avec ardeur (comme souvent, faut reconnaître). Et tu me léchouilles, et tu me prends, bien profond, devant, puis derrière. Du classique un peu comme le chemisier. Sauf qu’il embrassait vraiment tendrement et peut-être elle aussi. Charlotte est devenue moins pro, elle est restée plus que le budget, elle avait un mal terrible à le quitter. Elle a fini par partir. Point à la ligne, fermez les guillemets.

Le lendemain, Charlotte a senti son trouble. Elle est allée se brouiller l’odorat chez un parfumeur en se shootant au black code à l’intérieur des poignets. Douce mémoire des sens.


Alex a bipé. Sms. Puis correspondances et mots de suite à l’étreinte. Caresses verbales et prolongations d’un match qui cherche ses premières règles.

Le deuxième rendez-vous a eu lieu, toujours, en mode merchandising. Il faut donner un sens à l’abandon sexuel (c’est ce que dit Charlotte, pour elle-même et à haute voix). Pas très fair, notre Alex : il a gâté Charlotte avec un bijou et de minuscules menottes qui lui lient le cou. Ce n’est pas comme cela qu’on traite une pute, pas vrai. Charlotte a roulé sa bosse, même si candide à ses heures. Et elle sait que le désir d’un homme est un fieffé martinet lorsqu’il se transforme en actes amoureux.

 


 

Bien-sûr, c’est trop bon. Elle n’a rien refusé. Ni les claques sur ses fesses dociles, ni les menottes sur le cou, ni les plus grandes sur ses poignets. Ni même la cravache, un peu timide au début, sur ses arrogances.

Il y a eu l’épisode massage tantrique et il embrassait toujours tellement, et tellement bien. Le temps des soirées s’est allongé en nuits et ils n’y ont pas prêté attention. On ne s’intéresse pas au temps lorsque la nuit vient et que l’on baise à s’en déchirer l’âme ; on a trop à faire.

Jusqu’à ces trois jours à Prague. Avant de partir, Charlotte a appris que son contrat d’amour était en CDD. Parce qu’Alex est marié, j’ai oublié de vous le dire (j’omets souvent quand ça m’arrange).
Alors Charlotte a pris des mesures. Elle a rappelé bien fort que son statut est d’escort, de pute de luxe pour transgressions de passage. Histoire d’éviter de l’aimer en se gavant de larmes par anticipation, juste histoire de se nettoyer l’affectif outragé et le remord de femme abandonnée lorsque l’heure viendra. Parce que l’heure viendra, a dit Alex.

Trois jours de feu, dit «’artifice».Il faisait -10° dehors, et thermostat bloqué sur 25° dans la chambre 4 étoiles. Le bouillant lapin s’était déjà tapé deux superbes pragoises avant que Charlotte ne débarque (ces garces cassent les prix, c’est agaçant).
Charlotte a donc débarqué, équipée pour l’artifice d’une belle artillerie : des godes, des cordes, des cuissardes, des shortys en vinyle, des résilles à s’en recouvrir le corps sauf la chatte, de la peinture au chocolat pour graffiter la peau, de l’huile. Trois jours pour s’humer jusqu’au plus profond. Trois nuits pour se parler entre pipe, cunni et sodomie. Trois jours de noces sur fond slave. Juste un détour architectural par le château via Saint Charles, pour que la conscience culturelle ne soit pas qu’une épave. Trois jours et trois nuits pour se bouffer de sexe en CDD.

Même si c’est le désir qui vous empêche de quitter le lit, vivre en vase clos force la mise à nu des cœurs. Alex a les yeux bien marrons, Charlotte a bu ses reflets. Elle est amoureuse. Ce truc là, ça vous rattrape à la voltige, ça vous serre les poumons et ça vous dégringole dans les cuisses. Il y a des moments où plus rien n’est vertébré, la chair se méduse, tout flageole et l’on se demande si l’on ne va pas s’écrouler en pleine rue comme une midinette éperdue alors que l’on joue à la dame de luxe.

 


 

Baise-moi, encore, encore, encore. Je t’aime ; bah je n’en sais trop rien ; j’ai tellement peur de te perdre que ça me fait mouiller les yeux plus sûrement que la chatte. Je te veux du bien, je veux que tu sois le plus heureux, même sans moi. Non, pas sans moi. Et je te veux libre, tellement libre. Pourtant, je veux t’enfermer, je veux t’enclaver dans mes mains, te tenir fermement comme quand j’aspire ta bite, te bouffer et que tu n’existes plus jamais en dehors de mes doigts. Non, je préfère que tu m’enfermes. Que tu m’attaches les chevilles et les poignets jusqu’au sang, et de la douleur de ton amour, je veux jouir en esclave comblée. Je veux dévorer ton âme tant la mienne ne me suffit pas. Et pourtant, elle déborde, elle se répand et s’offre sans limites, elle veut te remplir pour te faire le mâle le plus vibrant, le plus bandant, le meilleur baiseur et le plus repus de Prague-la-lubrique.



Charlotte est rentrée chez elle et elle ne reverra peut-être pas Alex. En tout cas, pas de si tôt. Elle cherche sa sérénité. Des bribes au moins. Elle en a trouvé dans la brûlante loyauté d’Alex. Cette absolue sincérité parfois mêlée de candeur. Il est miroir sans les alouettes. Il est trop vrai pour blesser. Charlotte est amoureuse mais elle veut être heureuse : elle se dit qu’à travers Alex, elle a une chance d'apprendre à aimer sans capturer, sans s’approprier.
L’aimer pour lui, juste pour lui. L’aimer libre.

Charlotte est une dame de luxe, ça d'accord. Maintenant il faut apprendre à être une dame de cœur.

Qui c'est Lady Lorin ?

Lady Lorin, c'est un kaleidoscope de bouts de moi.
C'est un peu mon oeuvre, aussi.
Spermatozoidée par mes amours et ovulée de mes aventures.

Je la dorlotte, je la lisse. Je la malaxe ou je l'écrase puis je l'étire pour lui donner d'autres formes.
Je la grandis.

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lorinaparis@yahoo.fr

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